Le marché aux esclaves

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il y a 6 ans

Des milliers de personnes sont tentées par tous ces jeux de domination soumission. Certains et certaines osent franchir le pas.

« Un ami, c’est quelqu’un qui connaît tout de vous… Mais qui vous aime quand même. »

Et c’est certainement pour cela que Michel, c’est mon pote. Nous avons usé nos fonds de pantalons sur les bancs des mêmes écoles, nous nous sommes fait virer des mêmes cours, nos premières vraies conquêtes féminines étaient comme par hasard deux sœurs, et nous ne nous sommes jamais vraiment quittés.

Enfin, presque… Ce n’est que lorsque l’armée a frappé à nos portes que nos chemins se sont séparés. J’étais au fin fond de la Forêt Noire, il était à Brest ; autant dire que ce n’était pas la porte à côté…

Et quand nous sommes sortis du service, j’ai repris le chemin de l’entreprise familiale, mais lui a préféré partir tenter sa chance dans la restauration à Londres. Les années ont passé ; il a été mon témoin lors de mon mariage avec Adèle, j’ai été le sien lors de son union avec Maud, qui était d’ailleurs déjà enceinte de lui à ce moment-là.

De cet amour est née une petite fille, Natacha, et assez logiquement, je l’ai portée sur les fonts baptismaux. Et après, ben… Ils s’en sont retournés de l’autre côté du Channel, et nous n’avons de nouveau quasiment plus eu de nouvelles l’un de l’autre, sauf à l’occasion du baptême de mes deux propres e n f a n t s, et encore une fois, plus rien.

Puis, alors que ma filleule avait huit ans, ses parents ont enfin décidé de revenir en France et de relever un challenge à la hauteur de leurs ambitions : à savoir, reprendre un restaurant huppé de la région. La réussite a été complète, mais au détriment de leur vie personnelle, notamment pendant la période estivale. C’est ainsi que Natacha s’est mise à fréquenter la maison à chaque période de vacances scolaires ; mais il est vrai qu’entre mes propres e n f a n t s, les neveux et nièces ainsi que les copains et copines de tout ce petit monde, nous n’en étions plus à un môme de plus ou de moins autour de la piscine ! Heureusement que la baraque avait été construite au siècle dernier, où les grandes familles étaient la norme…

Bien entendu, au fur et à mesure que les étés se succédaient, tout ce petit monde a grandi. Mes e n f a n t s ont quitté la maison pour aller suivre leurs études à l’étranger, certains neveux ont déménagé ou se sont mis en ménage ; bref, ils sont tout simplement partis vivre leur vie… Le cycle classique et désespérément ordinaire de l’existence, quoi.

Seule Natacha a continué de revenir régulièrement. Naturellement, comme tous les autres e n f a n t s, la jolie petite fille espiègle a grandi et s’est lentement transformée en une ravissante a d o l e s c e n t e toujours aussi enjouée. Et ce n’est que quand elle a eu quatorze ou quinze ans que j’ai compris que sa relation avec moi était en train d’évoluer pour prendre une toute autre tournure, tournure dont j’étais très loin d’imaginer la portée.

À sa façon de s’habiller, de se comporter, à cette fâcheuse manie qu’avait sa serviette de tomber lorsqu’elle sortait de la salle de bain et que j’étais dans le secteur, j’ai très vite saisi où elle voulait en venir. Alors, au début, par jeu, par curiosité et par défi, j’ai laissé faire… Après tout, que l’on soit un homme ou une femme, c’est infiniment agréable de se sentir désiré, surtout lorsqu’il y a une telle différence d’âge. Et puis, cela ne signifie absolument pas que l’on va répondre favorablement aux avances plus ou moins explicites qui vous sont faites…

Cependant, j’ai également très vite intégré que, si je ne voulais pas que tout cela ne finisse méchamment en eau de boudin, il valait mieux mettre très rapidement les choses au clair et la convaincre d’arrêter les frais. Même si, dans mon esprit, il n’avait jamais été question de répondre à la moindre de ses attentes à mon égard, son comportement quelque peu sujet à caution devenait de moins en moins discret, à l’image de ses jupes qui semblaient de plus en plus courtes, mais surtout de plus en plus légères et volantes au fil des semaines…

Bref, afin d’éviter que tout cela ne dégénère, un soir où nous étions seuls, j’ai fini par la coincer entre quatre yeux pour lui demander simplement d’arrêter son cirque.

Je subodorais le cataclysme nucléaire, mais il n’en a rien été. Tout au contraire, elle n’a pas discuté et a aussitôt saisi la nature ainsi que les raisons de mon message. Et puis, accessoirement, si la tante s’amusait de voir sa filleule tenter de s’exhiber devant moi, elle n’aurait sans doute pas aimé que cela dépasse un certain stade. Par contre, à l’époque, une phrase de Natacha n’avait pas retenu mon attention, et pourtant elle aurait dû :

— Mais quand je serai majeure, tu n’auras plus d’excuse. Et crois-moi, je saurai te faire changer d’avis !

—ooOoo—

Plus de cinq ans se sont écoulés. Autour de la table, la discussion va bon train ; il est vrai que le thème est particulièrement vaste : la liberté. Chacun y est allé de son exemple bien senti à base de révolutions arabes, d’expériences personnelles, de citations de célèbres anarchistes et tout le tintouin habituel de ce genre de débats, certes passionnants mais aussi passablement stériles.

Bref, cela fait déjà une bonne heure que cela dure, et précisément, aux yeux d’Adèle, cela a assez duré.

— Tiens, Natacha, puisque tu es désormais majeure, ton parrain t’emmènera dimanche au Grand Marché.

— Au Grand Marché ? C’est quoi, ce truc ?

— Si je te le disais, cela n’aurait aucun intérêt. Mais avec un peu de chance, tu feras d’une pierre deux coups : tu auras une réponse à ce que tu m’as demandé l’autre jour, et tu verras que perdre intentionnellement et temporairement sa liberté peut aussi être générateur d’intenses moments de plaisir. En attendant, parlons d’autre chose, si vous voulez. Vous avez vu le dernier Tarantino ?

—ooOoo—

Deux bonnes heures plus tard, je suis tranquillement au lit mais, intérieurement, j’enrage… Adèle vient me rejoindre.

— Superbe démonstration, tout à l’heure. Mais tu peux m’expliquer ce qui t’a pris de parler du Grand Marché à Natacha ?

Le ton de ma voix n’entretient pas le doute : je ne suis pas vraiment content. Mais bien loin de se démonter, tout au contraire, ma chère et tendre sourit.

— Pour plusieurs raisons : d’abord, comme tu le sais, je vais partir pour plusieurs mois, tandis que Natacha restera ici pendant que je serai absente.

Ça, je le sais, et depuis longtemps. Adèle s’est vu proposer une mission de sept mois en Nouvelle-Zélande ; pas précisément la porte à côté ni l’endroit dont on revient tous les week-ends. Natacha, quant à elle, est étudiante à l’université située à cinq minutes à pied d’ici, alors que le domicile de sa mère est à plus d’une demi-heure de route ; c’est pourquoi elle est venue s’installer à la maison dès la reprise des cours. En somme, elle fait désormais l’inverse de quand elle était gamine : présente la semaine, absente les week-ends et pendant les vacances.

— Et il se trouve, poursuit-elle, qu’elle est carrément venue me demander si j’étais d’accord pour qu’elle prenne ma place pendant mon absence.

— Pardon ?

— Ne fais pas l’étonné ; tu sais très bien qu’il y a des années qu’elle rêve de coucher avec toi !

— Mais les choses ont été mises au clair, il n’en est pas question !

— Faut croire qu’elles ne sont pas aussi claires que ça… Je suis même presque certaine qu’elle a l’intention de t’offrir son berlingot !

— Hein ? Alors là, ça m’étonnerait !

Natacha, encore vierge ? Vu le nombre de personnes qui l’ont déjà surprise avec des garçons et dans des tenues ou des situations plutôt équivoques, je pense que sa virginité tient plus de la mythomanie que d’autre chose. En attendant, le fait qu’elle pourrait être pucelle rajoute encore un peu, si besoin était, à mon intention de ne pas la toucher quoi qu’il arrive.

— J’espère que tu lui as servi le grand numéro de la fidélité ?

— J’aurais bien aimé… Mais il semble qu’elle soit au courant des petites soirées que nous avons organisées ou auxquelles nous nous sommes rendus…

— Ah ? Et comment a-t-elle su ?

— Aucune idée, mais j’ai eu beau nier, elle connaît trop de détails. Alors, je me suis dit que si tu l’emmenais au Grand Marché, elle comprendrait qu’elle est en train de faire fausse route…

Soudain, je comprends mieux sa réaction. Adèle et moi sommes un couple libertin, elle se foutrait d’ailleurs bien que je couche avec Natacha si ce n’était pas ma filleule. Seulement, voilà… Il se trouve que, précisément, elle l’est. Et le Grand Marché sera une façon de refaire le point.

— Je l’espère… En tout cas, si ça ne marche pas, je ne sais pas ce qu’il lui faudra.

Dimanche matin, nous roulons déjà depuis un bon moment. La veille, vers seize heures, j’ai déposé Adèle à l’aéroport, et le soir même Natacha assiégeait ma chambre.

— Laisse-moi dormir avec toi, ta femme n’est pas là… Tu le faisais bien quand j’étais gamine.

Oui, enfin, elle oublie de préciser que les quelques rares fois où cela s’est produit, c’était surtout parce que nous étions sous la tente et qu’elle crevait de trouille sous les orages.

— Oui, mais justement, tu ne l’es plus…. Et puis, à l’époque, tu ne te pointais pas à moitié à poil pour dormir avec moi.

Je fais allusion à cette nuisette en dentelle quasiment transparente qu’elle porte et qui parvient tout juste à lui planquer la case trésor.

— Allez, dis oui, dis oui ! Tu sais bien qu’Adèle s’en fout !

— Qu’elle s’en foute ou pas, c’est hors de question.

Elle se fait doucereuse pour tenter de m’amadouer.

— Et si je mets un vrai pyjama ?

— Même avec une ceinture de chasteté et des moufles, ce serait toujours non. Maintenant, laisse-moi dormir, je suis claqué, et nous avons de la route à faire, demain…

Deux heures de route, précisément. Nous franchissons un contrôle, puis un autre, et encore un autre. Oui, je suis déjà venu. Oui, je suis membre du Grand Marché. Oui, la demoiselle est majeure, documents à l’appui. Oui, nous ne sommes que deux. Non, il n’y a personne dans le coffre. Non, nous ne sommes pas des journalistes.

La route qui serpente se transforme peu à peu en chemin de terre. Nous croisons quelques autres voitures, qui zigzaguent entre les flaques. Ah, enfin, l’entrée, le parking, et là-bas, à une bonne centaine de mètres, un immense barnum de toile blanche, presque aussi grand que ceux des foires-expositions et autres manifestations du genre.

— C’est quoi ?

— C’est le truc dont je t’ai parlé, le Grand Marché.

— Ah ? Et on y vend quoi, au juste ?

— Attends de voir. Tu vas comprendre.

À l’intérieur, une série de stands séparés par des barrières métalliques, un peu comme dans une foire aux bestiaux, l’odeur et les mugissements en moins. Il y règne par ailleurs un silence de cathédrale, tout juste troublé par un fond musical raffiné et quelques annonces privées.

Mais dans les boxes, il ne s’agit pas de veaux, vaches, cochons, couvées, mais bel et bien d’hommes et de femmes, une bonne centaine à vue de nez. Le plus surprenant dans l’affaire n’est peut-être pas leur nudité ou ce collier de cuir noir qu’ils portent tous autour du cou, mais bel et bien sans doute les sourires ravis qu’arborent l’immense majorité d’entre eux. Cela n’empêche pas Natacha d’être scandalisée.

— Mais qu’est-ce qu’ils foutent là, tous ces gens ? Ils sont prisonniers ?

— Bien sûr que non… Ils sont tous venus ici, bien évidement de leur plein gré, dans le but d’être vendus.

— Vendus ? Tu veux dire vendus comme du bétail ? C’est quoi ce délire ?

— « Perdre intentionnellement et temporairement sa liberté peut être générateur d’intenses moments de plaisir » ça ne te rappelle rien ?

— Si, bien sûr, c’est ce qu’a dit Adèle, mais je ne vois pas le rapport !

Je me tourne alors vers une ravissante blonde attachée à sa grille. Ses longs cheveux, soigneusement lissés cascadent le long de son dos pour se perdre dans la cambrure de ses reins. Lorsqu’elle me voit m’intéresser à elle, elle me décoche un sourire à faire fondre un iceberg tout en s’eff o r ç a nt de mettre ses charmes en valeur.

— Regarde cette demoiselle. Tu crois vraiment qu’on l’a obligée à être là ?

L’étincelle dans le regard de la fille en dit plus que tout : elle n’échangerait sa place pour rien au monde. Elle sourit.

— Et cela fait combien de fois que vous venez ici ?

Elle me montre quatre doigts, toujours sans cesser de sourire. Natacha, juste à côté de moi, n’en croit pas ses yeux.

— Et pourquoi ne parle-t-elle pas ? Elle n’en a pas le droit ?

— Non, elle ne le peut pas, c’est diffèrent… Regarde son collier et son annulaire droit…

La blonde lui tend alors sa main droite pour lui montrer une petite chevalière en or, finement travaillée. Outre les initiales du Grand Marché, Natacha remarque alors les deux petits boutons – un vert, un rouge – situés sur le côté.

— À quoi ça sert, ces trucs ?

— Cela fonctionne avec le collier…

Tirant quelque peu sur sa chaîne, la fille, visiblement amusée, soulève alors ses cheveux pour que ma filleule remarque bien le circuit électronique enchâssé dans l’épaisseur du cuir et protégé par une cage métallique.

— Le collier a plusieurs fonctions, dont la plus flagrante est de rendre silencieux celui qui le porte. Tu connais ces gadgets électroniques qui te font une voix de gamine ou façon Dark Vador et dont on se sert pour faire des blagues au téléphone ?

— Oui, bien sûr, mais quel rapport ?

— Le principe est le même, mais la voix est transformée en infra-sons, ce qui la rend inaudible à l’oreille humaine.

— Quel intérêt ?

— Ben, avec cette parure, tout se passe comme s’ils étaient muets. Le silence est un piment supplémentaire dans le jeu de la domination…

— Domination ? Mais c’est l’antichambre du sado-maso, ça !

— Disons que ça peut l’être, mais cela peut aussi rester très soft ; cela ne dépend que de celui qui porte le collier. C’est précisément pour avoir la garantie absolue que ce choix sera respecté que le Grand Marché existe…

Tout le monde connaît plus ou moins les ressorts du petit jeu de la domination. Pour prendre un exemple aussi classique que banal et ordinaire, la fille qui rêve de se balader sans culotte mais qui n’ose pas réaliser son fantasme, un peu à cause des risques encourus mais surtout parce que son éducation associe cette pratique au comportement d’une salope.

Là, elle rencontre un maître – mais ce peut très bien être un ami, un amant, un mari ou même leurs équivalents au féminin – qui lui ordonne de le faire, et elle obéit. Ce qui peut être considéré comme une contrainte n’en est en réalité pas une : dès cet instant, elle n’a plus à assumer sa conduite puisqu’elle ne fait qu’exécuter un ordre auquel elle ne peut s’opposer… C’est le principe d’un jeu de rôles, et peu importe qu’il s’agisse en réalité d’un consentement mutuel : le système fonctionne.

Seulement, même artificiellement contrainte et f o r c é e, la fille se rend très vite compte qu’elle y prend du plaisir. Et pour cause… Au départ, c’était d’abord et surtout son fantasme à elle !

Le seul vrai risque de cette pratique est de très vite voir la lassitude s’installer, le plaisir diminuer, la seule solution étant de passer à quelque chose de plus fort, quelque chose de plus excitant, quelque chose de plus difficile à réaliser ! Et c’est ainsi que, dans certains cas extrêmes, on se retrouve après plusieurs années à prendre du plaisir sous les coups de fouet et autres humiliations, au point de les réclamer ou de les provoquer…

Hélas, ce genre de trip revient souvent à mettre sa vie en jeu, vie sociale et vie tout court. Une personne mal intentionnée qui bave et votre mariage vole en éclats, votre famille se retrouve écartelée et votre univers professionnel est réduit à néant…

Il ne faut parfois pas grand-chose pour passer du rêve au cauchemar, du paradis à l’enfer, et tout cela parce que l’on a voulu expérimenter ce que l’on appelle quelquefois les sexualités alternatives.

Alors, en qui faire confiance ? Le maître – ou la maîtresse – « sévère mais juste » est hélas une denrée assez rare et, de plus, pour ne prendre qu’un exemple, tous ceux qui ont un jour divorcé savent à quel point l’on peut parfois être trahi par la personne que l’on aimait pourtant le plus au monde et en qui l’on avait une confiance absolue.

Du coup, des milliers de personnes, tentées par tous ces jeux – la domination, plus ou moins soft, n’en étant qu’une infime partie – restent à tout jamais sur le quai et ne franchissent jamais le pas…

La solution ? Le Grand Marché. Vous vous inscrivez, vous êtes examinés, et vous remplissez un questionnaire où vous décrivez en détail et sans tabous tout ce que vous désirez expérimenter, ce que vous êtes prêts à accepter ou que vous refusez.

Ensuite, on vous équipe de ce fameux collier et de la chevalière ; tous deux sont inv i o l ables. Quelqu’un vous achète pour une durée prédéfinie, et c’est parti ! Et si cela vous plaît, au bout de quelques essais, il vous est possible de passer de l’autre côté et de devenir l’acheteur…

Une totale sécurité, voilà l’intérêt. Aucune chance de vous voir disparaître au milieu de nulle part : la puce GPS du collier indique en temps réel l’endroit où vous vous trouvez. Une simple pression sur le bouton vert de votre chevalière et il vous est possible de parler, ce qui est bien utile en cas d’urgence ou de problèmes graves. Deux fois par jour et à heures fixes, un contrôle a lieu, où le soumis doit appuyer sur le bouton rouge pour confirmer que tout va bien. En cas de non-réponse à deux appels, les secours internes du Grand marché sont alertés…

Votre acheteur dépasse les bornes de ce que vous êtes prêt à accepter ? Une pression sur le bouton rouge de la chevalière, accessible même dans les situations ou positions les plus extrêmes, et le dominant se doit de tout arrêter. Il ne le fait pas ? Une seconde pression et les services de sécurité du Grand Marché débarquent, avec par la suite les sanctions adaptées. Et croyez-moi, même au fin fond du B l e d le plus paumé, ils ne tardent pas à arriver…

Elles peuvent aller du simple avertissement à la radiation définitive. La somme réclamée lors de l’achat d’un soumis n’est d’ailleurs rendue au dominant que lorsque tout s’est bien déroulé ; dans le cas contraire, elle est versée au dominé à titre de dédommagement. Mais dans les cas les plus extrêmes, le Grand Marché assure votre défense en Justice, et cela peut très mal se terminer pour ceux qui auraient transgressé les règles !

Naturellement, la réciproque est vraie, et le dominé qui appuierait sur le bouton pour des raisons fallacieuses aurait toutes les chances d’être exclu définitivement de l’organisation…

Tous les plaisirs du sexe, même les plus fous et les plus extravagants, sans aucun risque de dommages collatéraux, c’est la raison d’être du Grand Marché. Bien entendu, tout cela n’a pas fonctionné comme sur des roulettes du jour au lendemain ; les progrès de la technologie ont bien amélioré le système, mais celui-ci perdure et assure le plaisir de ses membres depuis de longues années, sans anicroche notable.

— Tiens, jette un œil sur la fiche de cette autre demoiselle. Ça devrait éclairer ta lanterne.

Tandis qu’elle parcourt rapidement la fiche de la brunette en question, Natacha blêmit lorsqu’elle se rend compte que la case « prostitution » est cochée. Une fois de plus, elle sort de ses gonds.

— Attends, cela veut dire que je peux l’acheter et lui faire faire la pute, si je comprends bien ?

Je souris.

— Houlà ! Ce n’est pas si simple. Oui, tu peux la prostituer, mais tu dois t’engager sur le prix minimum de la passe, et dans tous les cas, l’intégralité du pognon lui reviendra. Non, tu ne gagneras pas d’argent sur son dos…

Elle en reste bouche bée.

— Mais quel est l’intérêt, alors ?

— Son plaisir, rien d’autre… Si la demoiselle rêve de tapiner, elle va pourvoir le faire en toute liberté, sans aucun risque que cela ne s’ébruite, tout en étant certaine de ne jamais tomber dans les mailles d’un réseau de prostitution ni sous la coupe d’un maquereau… Que veux-tu de mieux pour elle si c’est son trip ? Cela dit, ne rêve pas : cette fille-la est réservée. Elle ne peut être achetée que par une seule personne.

Et c’est sans doute pour cela que, lorsque nous nous sommes approchés d’elle, elle nous a rendu poliment notre sourire mais n’a pas cherché à nous donner envie de l’emmener.

— Ah ? Parce qu’en plus, on peut choisir son acheteur ?

— Absolument, c’est d’ailleurs l’immense majorité des cas. La plupart du temps, ce sont des gens qui vivent en couple et veulent sortir de la routine… Tu sais, le plan de la nénette qui rêve d’offrir son mec à ses copines ou au contraire celui du type qui a envie d’être attaché pendant que sa nana s’en prend par tous les trous… Ce ne sont bien entendu que deux exemples.

— Et qui s’occupe de faire respecter tout ça ?

— L’équipe dirigeante du Grand Marché dont une partie de l’équipe est là-bas, au bout, sur l’estrade. Entre cinq et dix pour cent des sommes échangées leur reviennent, et ce n’est pas beaucoup par rapport au service qu’ils offrent.

— Ah ? Et toi, tu as déjà acheté quelqu’un ?

— Oh, pas souvent, souris-je. Par contre, j’ai été vendu, et plus d’une fois.

Son visage reflète alors son immense stupéfaction. Je reprends.

— Si un jour tu décides de tenter l’expérience, tu verras que le must est de jouer une mi-temps dans chaque camp, comme disait Audiard. Quel que soit le bout de la chaîne où tu te trouves, c’est génial… Ça s’appelle varier les plaisirs.

— Et à qui as-tu déjà été vendu ?

— À des femmes, la plupart du temps, et à commencer par ta tante. Comment crois-tu que nous nous sommes connus ?

Naturellement, elle n’en revient pas…

— Tiens, puisque l’on parle de ma tante, tu peux peut-être me dire pourquoi elle tenait tant à ce que tu m’emmènes ici ?

Je souris. Je commençais à me demander si ce moment arriverait un jour…

— Parce qu’Adèle m’a parlé de tes projets… Et pour que tu saches que, si d’aventure j’avais besoin de quelqu’un pour la remplacer temporairement au fond de mon lit, il me suffirait de venir ici et de choisir une nana correspondant exactement à mes envies.

— Tu veux dire que… que… que…

— Que c’est toujours non : je ne te baiserai pas… Oui, tu as bien compris.

Furieuse, au bord de l’apoplexie et verte de rage, elle cherche alors à me gifler à toute volée. Manque de chance pour elle, j’ai déjà anticipé le coup et je l’attr a p e par le bras.

— Salaud ! Salaud ! Tu n’es qu’un salaud !

La seconde gifle qu’elle me décoche n’atteint pas davantage sa cible. Ivre de colère, des larmes plein les yeux, elle part en courant dans l’allée et disparaît bien vite au détour d’une allée.

Qu’importe… Je connais les règlements de l’endroit : aucun des deux ne pourra ressortir s’il n’est pas accompagné de l’autre, cela fait partie des précautions d’usage de cette organisation qui tient à sa confidentialité comme à la prunelle de ses yeux. Les curieux, les culs bénis, les chancres de la morale et autres journalistes ne sont pas les bienvenus ici…

Une bonne heure s’écoule, pendant laquelle je me balade dans cette exposition un peu particulière. L’ambiance y est toujours aussi délirante, comme en témoigne cette charmante dame qui promène fièrement au bout de sa chaîne un superbe étalon dont la virilité ne fait aucun doute, mais qui doit bien avoir la moitié de son âge ! Et à en juger par le sourire en coin du garçon, quelque chose me dit qu’elle n’a pas fini de couiner, cette dame…

Par contre, pas de trace de Natacha. Même si je sais qu’elle ne peut pas s’être enfuie, je commence à me poser des questions. Que me mijote-t-elle encore ?

J’en suis encore à me poser des questions lorsqu’une annonce faite par haut-parleur me tire de mes rêveries.

— Claude 825, vous êtes invité à vous rendre au box 215 de toute urgence…

Je comprends tout de suite, puisque Claude 825 est mon pseudonyme. À cet instant précis, les choses sont très claires dans mon esprit : Natacha a dû essayer de sortir, et se rendre compte que cela est impossible sans ma présence. Ensuite, elle a dû essayer de me retrouver mais n’y est pas parvenue, d’où cette invitation par haut-parleur à me rendre à ce point de rendez-vous.

213, 214, 215… Ma mâchoire manque de se décrocher. Oui, Natacha est là… Mais elle ne se trouve pas devant le box, mais dedans !

—ooOoo—

Je n’arrive pas à y croire… Non, c’est bien elle, visiblement ravie de m’avoir joué un mauvais tour dont je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse être capable. Oui, je sais qu’elle me veut ; mais de là à revêtir le collier du Grand Marché, il y a de la marge !

Et en plus, je connais les usages ; elle n’a pas pu le faire à la légère : avant de signer, elle a f o r c é ment reçu l’ensemble des informations nécessaires, et notamment les risques de ce à quoi elle s’engage…

Elle est debout, là, face à moi, intégralement nue comme le veulent les usages de l’endroit, les mains sur les hanches, et elle ne cesse de sourire avec un naturel désarmant. Je ne sais pas si c’est la tronche que je tire ou la situation dans laquelle elle est qui la rend heureuse, mais elle est tout bonnement rayonnante.

— Bon dieu, qu’est-ce qui te prend ? Tu n’es pas bien ? Qu’est-ce que tu fous là-dedans ?

Vieux réflexe idiot… Elle ne me répond bien évidement pas. Un officiel se tourne alors vers moi.

— Je comprends votre surprise… Mais cette jeune fille a lourdement insisté pour être admise dans notre association…

Je m’en doute. Mais il n’empêche que les bras m’en tombent…

— Cela dit, son projet de contrat n’est pas très restrictif ; vous pourrez faire d’elle à peu près tout ce qu’il vous plaira. Ses seules exigences formelles sont que vous soyez son acheteur…

Là-dessus, il me tend sa fiche. Le s a n g se retire encore un peu plus de mon visage : celle-ci est blanche. La couleur blanche, la couleur réservée aux vierges… Et ici, ce ne sont pas des paroles en l’air : ce genre d’affirmation est systématiquement suivi d’un contrôle par un gynécologue assermenté et présent sur place. Bref, cela ne peut pas être une erreur…

Et comme si tout cela ne suffisait pas, j’apprends à lecture de cette fameuse fiche que, pour couronner le tout, à l’exception de quelques pratiques telles que le sadomasochisme extrême et la prostitution, elle semble prête à tout accepter…

Voila ce qui s’appelle se retrouver dans un beau pétrin ! Que faire ? Si je ne l’achète pas, je sais que la sanction sera immédiate : elle sera radiée des membres du Grand Marché avec impossibilité de se réinscrire avant deux ans. Or, tous ceux qui ont porté un jour le fameux collier savent que c’est à lui qu’ils doivent quelques-uns des plus beaux jours de leur vie, et je m’en voudrais de la priver aussi longtemps de cette formidable opportunité.

L’acheter, d’accord, mais pour en faire quoi ? Même nue et offerte au bout de sa chaîne, elle reste ma filleule et je ne la toucherai pas. J’en suis à me poser mille questions lorsque, dans l’autre allée, une jeune femme passe, accompagnée d’un superbe étalon. Une idée traverse alors mon esprit… Bon s a n g , mais c’est bien sûr, comme on disait à une époque !

— C’est d’accord, je vous la prends. Redonnez-moi le contrat, s’il vous plaît, et veuillez temporairement désactiver son collier. J’ai quelque chose à lui dire et je veux qu’elle puisse me répondre.

L’autre tape sur un clavier d’ordinateur et une diode verte s’allume sur le collier en question.

— Je ne sais pas ce que tu as dans la tête, mais sache que je n’ai aucunement l’intention de changer d’avis. Par contre, toi, en signant ce contrat, tu sais à quoi tu t’exposes.

Bien qu’elle ait la possibilité de s’exprimer, elle ne prononce pas un mot. Pour toute réponse, j’ai droit à un sourire narquois qui en dit bien plus que tout « on va voir ce que l’on va voir, et tu vas craquer… »

A suivre ici

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